Avant que les ombres s’effacent

De Louis-Philippe Dalembert, Sabine Wiespeiser Editeur
image_accueil_4En 1939, l’Etat haïtien décide d’accorder l’asile et la nationalité haïtienne à tous les Juifs qui en feraient la demande. Et plus tard ce petit Etat déclarera la guerre à l’Allemagne nazie. Voilà un événement de la Seconde guerre mondiale que j’ignorais totalement ! Louis-Philippe Dalembert s’en empare pour raconter l’histoire du docteur Ruben Schwazberg qui va réussir à atteindre Haïti, où il passera le reste de sa vie, au terme d’un long périple.

Ruben est issu d’une famille juive polonaise de Lodz qui émigre en Allemagne dans les années 20 pour fuir l’antisémitisme avant d’être rattrapée par celui des nazis ! Toute la famille va alors se disperser aux quatre coins du monde : à New-York, en Israël. Ruben et son oncle, après avoir été enfermés au camp de Buchenwald vont réussir à s’enfuir dans un premier temps vers Cuba (pour l’oncle) puis à Haïti. Le hasard d’une rencontre au camp avec “Johnny l’américain” va donner l’opportunité à Ruben d’entrer en contact plus tard avec la communauté haïtienne de Paris où Ruben se retrouvera juste avant la déclaration de guerre. L’occasion de décrire un Paris hors du temps où l’on fait la fête dans les boîtes de jazz sans se soucier du monde qui gronde autour, et dans lequel des policiers français décrits comme de véritables crétins (ils confondent Haïti et Tahiti) sont à deux doigts de faire capoter le départ de Ruben pour Haïti.

C’est un roman “sans pathos” (dixit l’éditeur), écrit comme une épopée légère dans un monde sombre avec une incroyable succession de hasards et de rencontres qui vont permettre à Ruben d’être sauf et sa famille aussi. Et le lecteur est heureux d’imaginer que des Juifs aient pu échapper à la folie nazie grâce aux Haïtiens. Toute cette histoire est racontée par Ruben à sa petite cousine Déborah venue d’Israël à Port-au-Prince pour participer aux secours après le terrible tremblement de terre de janvier 2010.

Une réserve : On aurait aimé en savoir un peu plus sur le sort des parents exilés à New-York et celui de la tante de Ruben installée en Israël. Et l’auteur passe aussi un peu trop rapidement sur le sort de “Johnny l’Américain” et les circonstances de sa mort. 

 

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