de Dominique de Saint-Pern (Stock)
Le mot roman figure sur la couverture du livre, sans doute pour signifier qu’il ne s’agit pas d’une biographie classique. Mais comme le souligne la 4e de couverture, la vie de K. Blixen a été “la plus romanesque qui puisse être.”
La Meryl Streep de Out of Africa, qui incarnait la baronne Blixen, est loin de la personnalité décrite par D. de Saint-Pern, même si l’auteur ouvre le livre par une rencontre avec l’actrice avant le tournage du film. La plus grande partie du livre se situe durant la période africaine de la vie de K. Blixen, alors qu’elle lutte pour faire vivre sa plantation de café. On y croise, évidemment, le grand amour de sa vie Denys Finch Hatton (R. Redford dans le film) et son mari, le baron Blixen, qui, outre son titre de noblesse lui offrira, en cadeau de mariage…la syphillis. Une maladie dont Karen Blixen va souffrir toute sa vie.
La seconde partie du livre est consacrée au retour d’Afrique, dans sa propriété de Rungstedlund, au bord de la mer, et à la nouvelle passion amoureuse de la baronne : un jeune poète, de 30 ans son cadet, Thorkild Bjvornvig (je vais arrêter de lire des livres nordiques !!!!). Pour lui, K. Blixen va se transformer en Pygmalion, le tyrannisant pour que Thorkild ne se consacre qu’à son art et à elle (il est marié)…
Pas toujours facile la baronne, comme le raconte sa secrétaire, un peu “bonne à tout faire”, qui a vécu plus de 20 ans auprès de Karen Blixen et qui est la narratrice. La description physique de la baronne est étonnante car on a tendance à l’identifier à M. Streep, bien entendu. Karen Blixen était une petite femme très maigre (anorexique, je pense, malgré l’importance qu’elle attachait à la gastronomie), avec d’immenses yeux noirs qu’elle maquillait de khôl. Elle exerçait, paraît-il, un grand pouvoir de séduction sur les hommes. Les photos d’elle sont parfois terrifiantes, surtout à la fin de sa vie : elle est tellement maigre que sa peau est toute plissée. Mais toujours élégante, selon sa biographe.
Karen Blixen était très connue à son époque. Elle a beaucoup écrit et remporté un grand succès, surtout lors de la parution des Contes Gothiques (D. de Saint-Sern laisse entendre qu’elle les avait créés pour Denys Finch Hatton à qui elle les racontait le soir, lors de leurs bivouacs africains…). Elle a été pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature.
Je garde le sentiment d’avoir découvert une autre Karen Blixen (je me fiais un peu trop à mon engouement pour le film de Sydney Pollack), plus complexe et bien plus intéressante que mon maigre point de vue de départ.
Lu en 2016