Cloud Atlas

Paris, 2013

Paris, 2013

David Mitchell, (Points)

Que de rebondissements avant d’achever la lecture de ce livre !

Précaution : Cloud Atlas est constitué de cinq récits émanant de narrateurs différents, dans un ordre chronologique de 1850 à une époque post 21e siècle.

Le premier récit, “Le journal de la traversée du Pacifique d’Adam Ewing” s’arrête brutalement au milieu d’une phrase. J’ai cru à une erreur d’impression. Je le rapporte donc à ma libraire qui m’en commande un autre exemplaire…même problème. Mélanie (la libraire) propose alors de commander une édition brochée…Même punition !

Entre-temps, j’ai eu l’idée de fureter sur Internet à la recherche d’articles sur ce livre. L’énigme a été résolue grâce au Matricule des Anges et à un critique bon lecteur qui révèle que la rupture du récit était volontaire. Le texte se poursuit page 600….Une intention de l’auteur que je n’avais pas soupçonnée. Quelle humiliation…

Surtout ne pas se décourager par la longueur et la multiplicité des récits. Le seul lien que j’ai repéré entre les récits est la tache de naissance commune aux quatre narrateurs.

Je craignais de ne pas arriver au bout de “La croisée d’Sloosha pis tout c’qu’a suivi”, écrit dans une sorte de langue orale proche d’un patois quelconque mais on y trouve d’amusantes trouvailles de style et de vocabulaire qui rendent l’ensemble très fluide. Bravo au traducteur. Chaque récit se caractérise par son propre langage : dans celui de Son-mi, les noms de marque deviennent des noms communs et D. Mitchell crée des mots très imprégnés d’ambiance SF : “Elle fut élevée dans un pupillaire à la panurbis de Pearl City…” Pas de panique, on comprend même sans avoir étudié les lettres classiques. Dans l’univers de Son-mi, une chaussure s’appelle une nike, un ordinateur un sony, une voiture une ford et un film…un disney. Une manière de montrer que la consommation a gagné. Et d’ailleurs ceux qui ne veulent pas consommer sont condamnés.

Ce qu’il faut retenir de l’ensemble : quelle que soit l’époque, l’humanité ne fait que courir à sa perte.

Petit résumé pour se repérer dans les récits :

1) Adam Ewing, notaire tient son journal lors d’une expédition en Nouvelle-Zélande (1850).

2) Ce journal est retrouvé en partie par Frobisher, dans les années 30. Frobisher en parle à son ami Sixsmith.

3) Luisa Rey (1975) rencontre par hasard le physicien Sixsmith. Tous deux sont mêlés à une sorte de thriller sur fond de complot nucléaire.

4) Timothy Cavendish, éditeur, a reçu le récit de Luisa Rey. Il se retrouve enfermé, contre son gré, dans un asile.

5) Son-mi dans son univers de consommation reine.

6) “La croisée d’Sloosha…”, récit post-apocalypse dans lequel Sonmi est devenue une déeesse vénérée.

Les récits repartent ensuite dans l’ordre inverse.

Ne pas se décourager : l’ensemble est très agréable à lire.

Lu en 2013

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