de Laurent Mauvignier, Les Editions de Minuit
Je suis partagée. Je ne suis pas sûre d’avoir aimé ce livre. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, Sybille et son fils Samuel. Pour le faire rompre avec l’influence négative de ses fréquentations et lui redonner goût à la vie, Sybille entraîne son fils dans une randonnée équestre au Kirghizistan (mot cauchemar des rédacteurs !). Une véritable aventure qui tranche avec leur morne vie.
Sybille travaille à l’hôpital. On apprend progressivement pourquoi elle a raté une carrière prometteuse de chirurgien. Samuel est un ado que rien n’intéresse, qui frôle la délinquance et se laisse entraîner dans une sordide histoire de viol. On dirait que Sybille et son fils n’ont plus d’affectivité. La randonnée équestre dans un pays paumé pourrait être classiquement le lieu où mère et fils trouveraient la rédemption en faisant preuve de courage, en laissant tomber leurs préjugés grâce à des rencontres “dépaysantes”.
Pourquoi Samuel a des réactions de raciste ? Pourquoi Sybille reste enfermée dans le souvenir de Gaël, qu’elle a aimé dans sa jeunesse, et qui est mort dans l’attentat de la station RER Saint-Michel en 1995 ? Bon, on découvre les réponses au fur et à mesure mais le message anti-raciste est un peu “lourdingue”. Au Kirghizistan, l’auteur aurait pu prendre de la hauteur ! Dans la série voyage de restauration de lien entre parent et enfant j’ai nettement préféré Les étoiles s’éteignent à l’aube.
Lu en 2016