de Jon Kalman Stefanssonn (Gallimard)
Un magnifique livre qui se déroule en Islande à Keflavik qui, comme l’indique le premier chapitre du livre, “a trois points cardinaux : le vent, la mer, l’éternité.”
A travers Ari, éditeur qui vit au Danemark, on découvre trois générations ayant vécu dans cette ville : des pêcheurs, poètes-philosophes et…grands buveurs. On ne sait pas qui est le narrateur mais il connait bien Ari, le personnage principal.
Ari revient à Keflavik après avoir reçu des documents de son père. Parmi ceux-ci : un diplôme d’honneur reçu en 1944 par son grand-père Oddur. Ari est drôlement accueilli dans sa ville natale : son retour aux sources commence par une fouille au corps humiliante exercée par un de ses amis d’enfance devenu douanier. Rudes les Islandais !
Le découpage du livre nous promène entre le Keflavik (pourquoi je m’inflige de répéter ce mot au risque de la faute de frappe assurée ?) et celui des années 80, avec des titres de chapitres et des phrases en exergue souvent drôles et inattendues. On aurait envie de tout relever dans ce livre tant l’auteur est drôle et subtil. Il rend magnifiquement cette ambiance austère et grandiose dans laquelle des hommes luttent contre des éléments hostiles (bien rendue aussi dans la série islandaise Trapped qui vient d’être diffusée).
Introduction au chapitre intitulé “Incise, la vie ce pesant fardeau” :
Souvenez-vous tout comme moi que l’homme doit avoir deux choses s’il veut parvenir à soulever ce poids, à marcher la tête haute, à préserver l’étincelle qui habite son regard, la constance de son coeur, la musique de son sang – des reins solides et des larmes.
Lu en 2016