Voilà un livre que j’aurais pu m’épargner d’acheter et de lire. Un livre déjà démodé qui donne le sentiment que Lydie Salvayre, auteure et traductrice reconnue, découvre les intrigues propres aux milieux professionnels et intellectuels et qui, de tout temps, ont permis aux ambitieux de réussir. Surtout ce pamphlet dénonce un phénomène qui n’est pas nouveau : celui des influenceurs et influenceuses des réseaux sociaux.
Ce court essai est écrit à la fois dans le style des moralisateurs du 18e siècle et des livres de développement personnel : reconnaissons que c’est une prouesse de mélanger les deux styles.
Mais à qui s’adresse Lydie Salvayre ? Telle est la question que j’avais en tête tout au long de ma lecture. Aux personnes qui ont l’habitude de lire et de décoder les propos mais qui n’apprennent rien de cet “irréfutable essai” qui ne m’a jamais tiré un seul sourire ? Par convention littéraire L. Salvayre interpelle une jeune influenceuse vivant à Dubaï à qui elle adresse sans cesse des clins d’oeil pour lui expliquer, non sans une certaine condescendance, des termes que la jeune exilée n’est pas censée comprendre. Pour moi, c’est raté. Ce sont des flèches pour rien qui n’atteindront jamais la cible de Dubaï. Une poignée de personnes risque d’être convaincue : celles qui croient être les seules à penser la médiocrité du monde.
Au jeu de “qui se cache” derrière les portraits que l’auteure dresse à la manière de La Bruyère, je n’ai même pas essayé de jouer. Je préfère lire d’autres livres de Lydie Salvayre.

merci pour ce retour !