de Sylvie Philippe, Librinova
Pour la première fois, j’ai la chance de parler d’un livre écrit par une amie. Un livre que j’ai aimé.
La Grosse : Sylvie me l’avait donné à lire il y a quelque temps déjà. Sur les conseils de Plon, elle a décidé de s’éditer sur une plate-forme dédiée (Librinova).
Désolée, mes chers libraires préférés, de faire la promotion d’un livre édité en ligne mais 1) ce n’est pas de ma faute si les éditeurs « papier » tardent à se décider (voir itw de l’auteure) et 2) je tiens à en parler car ce livre m’a émue.

La Grosse : déjà ce titre… à une époque où on ne loue que la minceur… même si le discours autour du corps et de sa perception commence à changer, c’est vrai.
Il y a tout d’abord la grosse, qui nous raconte comment elle s’enferme dans son appartement, dans son corps, à travers ses séances chez le psy, ses crises devant le réfrigérateur quand son estomac devient le réceptacle de tout ce qu’il s’y trouve… Ce qu’elle veut c’est faire disparaître ce corps. Est-il si gros ? Est-ce une perception faussée ?
Irama est la deuxième voix du livre. Cet homme au prénom si doux est le chauffeur de taxi qui accompagne “la grosse” à ses séances. Il est prévenant, s’intéresse à elle. Irama est pleinement dans la vie. Une relation va naître.
Une troisième voix, Jeanne, nous parle de L., une jeune fille charismatique admirée par son groupe d’amis qui, un jour, quitte sa ville pour Paris, happée par une perspective meilleure enviée des autres, et ne donne plus de nouvelles. Qui est cette jeune fille ?
La Grosse est un livre choral, avec une petite musique à la fois grave et délicate qui fait gonfler le cœur. J’ai refermé le livre en ne comprenant pas vraiment L., mais en aimant le mystère qu’elle laisse après elle.
Où trouver La Grosse (3.99 €) ?
Kobo, Fnac, Amazon, Google Play, Librinova pour le format PDF, l’offrir et/ou laisser aussi un message
Interview
J’ai profité d’un déjeuner avec Sylvie pour la cuisiner….

Est-ce un livre sur l’anorexie ?
La grosse se croit grosse, se voit grosse. L’anorexie est un sujet angoissant, surtout pour les mères qui ont des filles. J’ai reçu des retours émus de lecteurs, aussi d’hommes, ce qui m’a surprise, je l’avoue, à propos de la façon dont elle se vit comme une personne en surpoids, s’exprime.
Pourquoi le choix d’une construction en chorale ?
Mes livres sont souvent construits selon ce principe. Cela me permet de multiplier les types d’écriture, d’enrichir les points de vue.
Le chauffeur de taxi s’appelle Irama. Pourquoi as-tu choisi ce prénom ?
Je fais toujours beaucoup de recherches sur les prénoms. Irama est un prénom choisi pour exprimer la différence d’un personnage, refléter sa façon d’être avec la vie… S’il s’appelait Marcel, se comporterait-il ainsi ?
D’où vient ton inspiration ? (Question bateau à laquelle Sylvie a bien voulu répondre. Qu’elle en soit ici remerciée !)
Je peux partir d’une expérience vécue, d’un fait divers. Pour La Grosse, le point de départ est un souvenir : celui d’une personne que j’ai bien connue quand j’étais étudiante. Ensuite, les personnages commencent à vivre leur propre vie…
Comment écris-tu ?
Je n’ai pas de plan. Les premières phrases arrivent, seules. Et c’est parti ! Je sais rarement ce que je vais écrire. Pour La Grosse, je m’obligeais à 3 000 signes tous les jours, parfois en une heure ou en une journée…
Il est difficile d’être éditée. Est-ce pour cela que tu as choisi de publier La Grosse
via une plate-forme ?
Mon manuscrit a reçu d’excellents retours de Plon et de Gallimard, mais comme les processus de décision sont longs et complexes, un éditeur m’a facilité l’accès à la plate-forme Librinova. L’avantage de l’édition en ligne est de pouvoir recevoir directement les réactions des lecteurs.
Merci encore à toi, Isabelle, d’aimr ce livre, et de le partager…