La Rage

de Zygmunt Miloszewski, Fleuve Noir, traduit du polonais par Kamil Barbaski

Je ne suis pas une grande lectrice de polar et je ne maîtrise pas bien les codes du genre. J’ai été attirée par ce livre après en avoir lu une critique dans la revue Lire.

Au centre de l’histoire : le procureur Teodore Szacki. Venant de Varsovie, il a été muté dans une ville de la région de Varmie (Olsztyn). Une mutation dont il ne semble pas satisfait et notamment en raison de l’humidité permanente qui règne sur la ville, ce qui donne des pages assez amusantes grâce à l’humour pince-sans-rire du procureur : “De part et d’autre du cours d’eau s’étendaient des broussailles sauvages que seuls les habitants éperdument amoureux de leur ville pouvaient encore prendre pour un parc. Teodore appelait cet espace le trou noir vert, l’endroit ressemblant autant à un parc qu’un incendie à une chaudière. A la nuit tombée, il n’y aurait pas pénétré quand bien même on l’aurait flanqué de gardes du corps, parce qu’il pressentait que le trou noir vert n’était pas habité seulement par des poivrots, des bandits et des pervers. L’unique raison pour laquelle une telle horreur avait pu survivre en plein centre d’une capitale régionale était le soutien des forces maléfiques.” L’universel mépris des habitants d’une capitale pour le reste de leur pays !

T. Szacki enquête sur un meurtre à partir d’un cadavre dont les os appartiennent à plusieurs victimes (délicieux portrait d’un médecin légiste très compétent mais complètement barré….une figure un peu obligée dans un polar ?). Parallèlement, il essaie de rattraper une plainte qu’il a négligée, provenant d’une épouse maltraitée (les conséquences de cette négligence se lisent dans une scène haletante, poignante, cinématographique). Et Szacki doit aussi affronter l’hostilité de son adjoint, la crise d’adolescence de sa fille, des difficultés conjugales et surtout combattre un justicier qui veut châtier les coupables en se passant des autorités. C’est très plaisant à lire, bien mené (parole de novice en polar), drôle, philosophique, dépaysant (la Pologne humide est vraiment exotique).

La Rage est le dernier tome s’une série de trois livres qui mettent en scène le procureur Szacki. On peut le lire sans avoir lu les précédents.

 

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