Joan Didion (Grasset)
J’avais lu, non sans être déroutée, L’année de la pensée magique, qui m’avait fait découvrir Joan Didion.
L’Amérique est un recueil de reportages que J.D. a réalisés dans les années 60 aux USA : de John Wayne aux assassins de Sharon Stone en passant par les premiers groupes hippies.
L’écriture est parfois déroutante. J’ai souvent le sentiment que c’est un problème de traduction. En même temps je me demande si ce n’est pas une question de style, typiquement américain, à mi-chemin de l’écriture journalistique et du style littéraire.
Ce qui est touchant c’est aussi la façon dont JD se raconte à travers ses “reportages” (appelons-les ainsi). Elle a une façon particulière d’être à la fois présente et absente à ce qu’elle vit. Avec le recul, je pense que j’avais éprouvé ce même sentiment en lisant L’année de la pensée magique, dans lequel JD racontait le double deuil, précédé d’une double agonie, qu’elle venait de subir : la mort de son mari puis celle de sa fille. (Le mari dont elle parle dans L’Amérique est-il celui de L’année de la pensée magique ?).
JD est californienne avant d’être américaine. Son “exil” à New-York semble avoir été douloureux. Elle a semble-t-il passé la majeure partie de sa vie en Californie. J’ai été frappée par sa capacité à faire comprendre à quel point ce pays est grand et qu’on peut y être étranger en étant né américain.
Lu en 2009