de Harry Mulisch
(Harry Mulisch est un romancier néerlandais né en 1927. Il paraît qu’il est très populaire aux Pays-Bas)
La vie du jeune Anton Steenwijk est bouleversée un soir de janvier 1945. Anton vit à Haarlem avec ses parents et son frère Peter. Les Pays-Bas sont occupés par les Allemands. Ce soir-là, un policier collaborateur est abattu devant la maison des voisins des Steenwijk. Et ces voisins vont déplacer le cadavre devant la maison d’Anton, entraînant ainsi des représailles dramatiques sur sa famille.
Le livre est divisé en 5 épisodes de la vie d’Anton, de 1945 à 1981. Des épisodes au cours desquels Anton va remonter progressivement le cours de sa mémoire et reconstruire, même s’il n’en a pas envie, le fil des événements et comprendre ce qui s’est réellement passé.
A la suite du drame, Anton est recueilli par son oncle et sa tante. Il poursuit des études de médecine, devient anesthésiste, se marie deux fois.
Une belle scène lorsque Anton se retrouve quelques heures en prison avec une jeune femme qui a participé à l’attentat. Ils sont dans le noir total et Anton ne voit pas le visage de la jeune femme. Il le découvrira quelques années plus tard sur une photo, à l’occasion d’un dîner chez un inconnu dont il apprendra, par hasard, qu’il a participé à l’attentat.
Même s’il semble ne pas en avoir envie, Anton est confronté sans cesse à un retour sur la vérité de cette soirée de janvier 1945. Un beau roman sur la mémoire, sur la construction d’un homme à partir d’un traumatisme dont il ne veut jamais exploiter les conséquences ou les utiliser pour expliquer qui il est.
Recommandé et prêté par Bernadette, lu en 2016