Le grand incendie

de Shirley Hazzard, traduit de l’anglais (Australie) par Claire Céra

En 1947, Alfred Leith héros de guerre anglais arrive au Japon. Dans ce pays occupé, se côtoient des occidentaux venus d’Angleterre, des Etats-Unis, d’Australie, etc. Tout un monde qui se croise près d’Hiroshima, pour s’approcher des conséquences de la catastrophe.

le-grand-incendieAlfred Leith est très différent des autres “occupants”. Après avoir été blessé, il a effectué des missions dans des villes occupées puis dévastées par la guerre, en France, en Allemagne. Il ressent toujours le “malaise des conquérants”. Leith est venu au Japon pour “dépeindre” les conséquences de la guerre au sein d’une société ancienne, en voie de disparition. Il “travaille” sur la désintégration du monde. En Chine, où vit Peter Exley, l’ami de Leith (un autre beau personnage à la conduite héroïque), on assiste au même moment à la fin d’un monde avec le début du maoïsme.

Avant d’arriver au Japon, Alfred était en Chine, un pays qu’il connait bien pour y avoir passé une partie de son enfance. Dès son arrivée au Japon il rencontre le couple Driscoll, des australiens : le mari est général de brigade, administrateur des hôpitaux. Avec sa femme, il forme un couple particulièrement antipathique (le type même de l’occupant sans culture et méprisable). Ils ont cependant engendré deux enfants Benedict et Helen, des adolescents inséparables, deux anges dans ce monde détruit. Benedict est atteint d’une maladie incurable. Sa soeur, Helen, lui apporte le réconfort et l’affection que les parents Driscoll semblent incapables de donner à leur fils. Leith va nouer des relations d’amitié avec le frère et la soeur, puis une histoire d’amour inattendue avec Helen (qui a 15 ans quand il la rencontre). A la fin du livre, Alfred va traverser le monde pour la retrouver (et à l’époque, c’était vraiment long…5 semaines de bateau pour venir d’Australie au Japon !).

Ce qui est bouleversant dans ce livre, outre de magnifiques personnages, c’est la façon dont Shirley Hazzard nous fait appréhender les ravages de la deuxième Guerre mondiale de l’Europe à l’Asie. Et aussi la confrontation entre les visions humanistes, ouvertes sur d’autres cultures exprimées par Leith et Exley et celle des autres occidentaux qui assistent à la fin d’un monde soit en spectateur passif (par manque d’intérêt, d’éducation ?) ou soit avec mépris (les Driscoll). Etaient-ils assez nombreux les êtres tels que Leith, Peter, Benedict et Helen pour sauver le monde ?

Shirley Hazzard est morte récemment, en décembre 2016. Dans La baie de midi (roman lu en 2010), elle campait aussi son récit après la guerre, à Naples, au coeur des services internationaux qui géraient les conséquences du conflit. 

Lu en 2016

 

Ce contenu a été publié dans Romans. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à Le grand incendie

  1. catherineetchepare dit :

    bonjour Isa, juste pour te dire qu’après avoir été terrassée par la grippe ( 3 semaines au lit !!!!) je m’occupe de ma maman qui rentre en maison de retraite après séjour à l’osto quelle horreur de mal vieillir. je t’appelle des que je souffle un peu bizzzz Catherine

    >

Laisser un commentaire