Le livre interdit/ Le silence de Joseph Kessel

de Georges Walter, (Cherche Midi)

“Le livre interdit” est celui que Joseph Kessel aurait dû écrire à partir des carnets intimes de sa mère, Raïssa. Mais il ne l’a pas fait malgré les pressions, amicales et fermes, de Georges Walter qui a côtoyé l’écrivain durant les dernières années de sa vie.

Le récit de G.W. apporte un témoignage précieux sur l’estime et le respect que J.K. inspirait tant dans son entourage que dans le grand public. G.W. nous livre aussi des épisodes de la vie conjugale de J.K. avec Michèle O’Brien, son épouse irlandaise, dont l’alcoolisme rendait les relations sociales du couple délicates.

Et puis, on rencontre aussi leur chat, Mustapha, véritable personnage dont Joseph Kessel et sa femme sont complètement gagas (ce type de relations avec un animal m’étonnera toujours).

G. Walter est dans une relation franche avec J. Kessel, mais toujours empreinte d’un profond respect et d’une grande admiration. Qui, de nos jours, pourrait susciter tant d’admiration de la part de ses contemporains ?

La mort de Joseph Kessel est simple et belle. Il est mort dans son fauteuil. Il venait d’allumer une cigarette. Il regardait les infos à la télé en compagnie de G.W. Il était en train d’admirer des images d’un lac souterrain et il est mort après ses paroles : “Regarde ça, Georges. Le monde est merveilleux…A ces mots, sa tête se renversa violemment en arrière et aussitôt retomba sur sa poitrine. Il n’avait poussé ni un râle ni un soupir. Il était mort.” Qui peut rêver plus belle fin ?

Lu en 2016

Quand j’étais enfant, Le lion était mon livre préféré.

 

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1 réponse à Le livre interdit/ Le silence de Joseph Kessel

  1. fleury14 dit :

    Merci beaucoup de m’avoir fait découvrir ce livre, je l’ai beaucoup aimé (et moi aussi Le lion était un de mes livres d’enfant préférés !) J’ai trouvé l’écriture sobre, comme si l’auteur voulait s’effacer et laisser vraiment le premier plan à Kessel. C’est intéressant de découvrir non l’auteur génial, mais l’homme, l’ami, l’époux. Cela me l’a rendu très humain, et d’autant plus attachant.
    PS : j’ai adoré Mustapha !

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