de Edna O’Brien, Sabine Wespieser Editeur, traduit de l’anglais (Irlande) par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat
(11 451 petites chaises rouges avaient été installées à Sarajevo en 2012 pour commémorer la mémoire des victimes du siège de la ville. Voilà pour l’explication du titre)
Fidelma vit dans un un petit village irlandais. Elle est mariée à un homme plus âgé qu’elle et avec qui elle semble couler des jours tranquilles. Fidelma est la “belle femme” du village. Arrive dans cet univers tranquille, Vladimir Dragan, venu du Monténégro, auréolé de mystère et prétendant s’installer comme guérisseur. Aussitôt, les autorités religieuses du village s’inquiètent : le guérisseur ne risque-t-il pas d’aborder les questions de sexualité avec les personnes qui viennent le consulter ? Cette scène est l’occasion d’un dialogue savoureux entre le prêtre du village et le guérisseur qui fait semblant de ne pas comprendre. Une nonne est déléguée pour vérifier quels types de soins prodigue Dragan…elle repartira “convertie” et ragaillardie. Voilà pour la seule note de comédie de ce livre qui vire très vite au drame.
Fidelma va vivre avec Dragan une brève passion amoureuse. Tout va s’effondrer à partir du moment où Dragan est démasqué comme criminel de guerre, emprisonné puis jugé (d’où le lien avec les petites chaises rouges). A partir de là commence la descente aux enfers de Fidelma. Elle va fuir le cocon de son ennuyeux village irlandais pour vivre seule à Londres, dans des conditions parfois épouvantables après avoir subi un avortement forcé d’une rare violence (j’ai dû relire la scène deux fois pour réaliser que j’avais bien compris ce qui se passait). “Le roman de la culpabilité et de la déchéance d’une femme”, décrit la 4e de couverture. Mais aussi la rédemption d’une femme qui va jusqu’au bout de sa souffrance (elle assiste au procès de Dragan) et qui consacre ensuite sa vie à aider d’autres femmes aussi meurtries qu’elle.
Le style d’Edna O’Brien est parfois déroutant (ils se sont mis à deux pour traduire ce livre). On ne sait pas toujours qui parle. Les voix s’entremêlent. Il faut se laisser porter, emporter par ce roman puissant et troublant.
Lu en 2016
Je l’ai lu, mais j’ai eu du mal. J’ignore si c’est le style de l’auteur, la traduction, ou les deux, mais je n’ai pas du tout trouvé l’écriture fluide. J’ai du faire des retours en arrière, je ne comprenais pas toujours qui s’exprimait, de qui il était question… Surtout dans la première partie, dans la seconde (après l’arrestation) cela allait mieux. Cela m’a un peu gâché le fond de l’histoire.
Histoire d’autant plus tragique qu’elle est en partie vraie, et qu’elle raconte le terrible quotidien des réfugiés, dans la seconde partie londonienne.
La scène de l’avortement est terrifiante. Fidelma, un peu creuse au début à mon goût, s’étoffe totalement dans la suite du roman, et c’est exactement ce que tu as dit, le récit de sa rédemption.
Bon, je l’ai acheté. J’ai craqué, je voulais prendre seulement le dernier Pennac, et là je l’ai vu, et le livre m’a regardée, et le libraire avait lui aussi écrit un commentaire enthousiaste sur un joli papier pourpre…. Alors je l’ai acheté. Je te dirai quand je l’aurai lu (après les 7436 livres qui m’attendent avant…)
Encore un livre sombre et dramatique. Je sors du dernier Paul Lynch, “La neige noire” et j’en suis encore toute meurtrie, alors merci pour ce commentaire, au moins je saurai ce qui m’attend au cas où ma main s’emparerait des “petites chaises rouges”;-)
Ah la la, à chaque fois je suis déchirée entre tes super résumés qui donnent très envie de lire… Et les sujets des livres qui donnent juste une raison de plus de finir 2016 enroulé dans sa couette en attendant désespérément un truc gai. (et je viens de finir “Envoyee speciale” et ça merci c’était drole et leger à souhait )