Editions Verdier – Livre Inter 2022
Syrie. Un vieil homme seul dans une barque sur un lac artificiel. Sous l’eau, un village englouti lors de la construction d’un barrage en 1973. Toute la vie de Mahmoud Elmachi, grammairien, repose sous cette eau. Alors, il plonge littéralement dans sa vie passée, avant que Hafez-el-Assad ne fasse engloutir le village et avant que Bachar-el-Assad ne détruise la Syrie et ses habitants.
Mahmoud s’adresse à Sarah, sa femme, amoureuse de la poésie. Le récit est construit comme un poème en vers libres. Mahmoud raconte ce qu’est devenu la Syrie, la guerre, la prison.
La vie d’avant, de l’autre côté du miroir de l’eau. C’est très beau, émouvant, parfois éprouvant.
Dans une interview donnée à La Provence en septembre 2021, Antoine Vauters évoque ainsi l’image de la plongée de Mahmoud : “Cette image m’a été donnée par le réalisateur syrien Omar Amiralay, qui a passé sa vie à filmer dans la région du lac el-Assad. Dans l’un de ses films, l’image d’un vieil homme sur une barque au-dessus de son village englouti m’a bouleversé. C’est une image absolue pour raconter le temps qui passe, la manière dont l’eau des souvenirs monte en nous au fur et à mesure que l’on vieillit. On s’éloigne de la rive de l’enfance, de certaines joies que l’on a connues. Tout s’éloigne de nous mais reste disponible. Cela me touchait qu’on voit ça dans l’eau en transparence.”
Le roman vient d’être réédité chez Folio. Antoine Vauters a voulu que l’intégralité des droits perçus au mois de février revienne à une ONG humanitaire présente à la frontière turco-syrienne pour aider les populations touchées par les tremblements de terre survenus au mois de février 2023.