Mourir pour Kobané

de Patrice Franceschi (Equateurs)

P. Franceschi est un écrivain-journaliste qui a passé beaucoup de temps avec les Kurdes de Syrie. Ce récit au coeur des combats de Kobané (au nord de la Syrie), montre les Kurdes combattants comme le dernier rempart contre l’envahissement mortel de l’E.I..

P. Franceschi participe actuellement à l’ouverture d’un centre culturel français en plein coeur du Kurdistan syrien (voir son interview dans le magazine Lire de février 2016).

Dans Mourir pour Konabé, il dresse le portrait d’hommes et des femmes libres, courageux qui font qu’on se sent tout petit, mesquin, apeuré et mou.

Quelques extraits

Page 90, extrait du discours d’une femme kurde :

“Nous, le peuple kurde, nous nous défendrons jusqu’à la mort. Si ces terroristes veulent nous envahir, ils devront marcher sur nos cadavres. Chez nous, il y a des femmes de tous les âges qui prennent les armes et vont au front. C’est la preuve que notre peuple ne cédera jamais. Le monde entier nous regarde. Nous sommes le dernier rempart contre les islamistes.” “Pas un mot de haine dans ce discours, fait remarquer P. Franceschi, juste la mobilisation du courage et de l’énergie, la mise en avant de la part féminine de courage.”

Page 92, citant Hakram Isso, avocat et premier ministre de “ce gouvernement improbable” (celui de Kobané ?) :

“Nous nous battons pour rester de l’humanité, voilà la réalité. Les islamistes veulent nous en faire sortir.”

Page 93, reprenant les propos d’une chrétienne de Syrie, Elisabeth Gauriyé :

“J’ai lu dans vos journaux que vous parliez beaucoup du droit des animaux en France. C’est bien. Mais vous ne dites pas grand chose sur nos droits à nous, les chrétiens d’Orient. Pourtant les islamistes essaient de nous exterminer partout. Pourquoi ce silence ? Ce serait aussi une bonne chose de ne pas pousser les nôtres à se réfugier chez vous en leur fournissant des visas. Nous voulons vivre et mourir sur les terres qui nous ont vu naître il y a 2000 ans, bien avant que l’islam n’existe.”

Page 95, Asya Abdullah, coprésidente du PYD (Parti de l’Union démocratique) :

“Nous nous battons pour ne pas revenir au Moyen-Age. Nous luttons pour entrer dans la modernité, pour que jamais plus on ne mélange politique et religion. Nous voulons cela pour tous les peuples de Syrie, pas seulement les Kurdes. A Rojava (ndlr : le nom du Kurdistan syrien), nous prenons en compte la mosaïque ethnique et religieuse telle que l’histoire nous l’a donnée. Nous devons faire en sorte qu’aucune de ces composantes ne domine l’autre.”

Lu en 2015

 

 

Ce contenu a été publié dans Récit. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire