Nouilles froides à Pyongyang

de Jean-Luc Coatalem (Grasset)

Le récit d’un séjour en Corée du Nord par un journaliste qui se fait passer pour un tour opérateur pour pouvoir entrer dans le pays. Il est accompagné d’un de ses amis, un dandy esthète en littérature, un géant déconnecté de la réalité qui n’a presque jamais voyagé et arrive en Corée avec, dans ses bagages, les oeuvres de Paul Valéry dans La Pleïade !

Le narrateur est déplaisant car, d’emblée, il adopte un ton méprisant envers les deux Kim, Kim 1 et Kim 2, les deux guides imposés (Kim 2 étant chargé de surveiller Kim 1). Mais enfin, que comptait trouver J.L. Coatalem dans ce pays, quand toute la planète sait qu’un tyran est en train d’anéantir son peuple en l’affamant et en le coupant de tout contact avec le reste du monde ?

J’ai retenu une information : en raison de la malnutrition, les Coréens du Nord sont plus petits que la moyenne de la population mondiale. Clorinde, l’ami du narrateur, en impose donc aux rares coréens rencontrés, par sa stature et son style vestimentaire dandy.

Le récit renvoie une ambiance fantomatique. Les deux compères forment un binôme assez pittoresque. Le narrateur, très agité, est même qualifié de “turbulent” par Kim 1. Il agit parfois de façon irresponsable en déviant des sentiers imposés par le programme officiel, au risque de mettre ses guides en danger. L’épisode du musée dédié à des oeuvres monumentales représentant Kim-sun-il en est une illustration. La placidité de Clorinde, dont on se doute que le comportement détaché serait le même aux USA ou ailleurs, apporte un contrepoint amusant. Mais on ne sait jamais ce qu’il pense vraiment. J’ajoute que je n’ai pas adoré le style : un style qui se regarde écrire.

Lu en 2013

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