Une saison de coton

de James Agee (Bourgois)

Ce texte a été écrit en 1936 par un journaliste envoyé en Alabama pour réaliser un reportage sur les métayers qui exploitaient les champs de coton pour le compte de propriétaires.

Ce reportage, réalisé à l’origine pour le magazine Fortune – qui d’après la quatrième de couverture n’a jamais voulu le publier (“charge féroce contre le capitalisme”) – est accompagné d’une série de photos en noir et blanc réalisées par Walker Evans. Ces photos et ce reportage semblent avoir construit la postérité des deux auteurs.

J. Agee décrit les conditions de vie et le quotidien de trois familles à la façon d’un anthropologue : vêtements, nourriture, relations familiales, religion, etc.

Il suffit de regarder la photo de couverture – femmes et enfants sales et en haillons – pour comprendre dans quel état de misère vivaient ces familles. Ce n’est pas si loin…le 20e siècle aux USA…

J. Agee commence par des passages assez arides sur les modes de production du coton mais quand il en vient à l’humain, on est incroyablement happé et ému par tant d’humanité et de compassion. Premier sentiment : celui de penser que ces familles vivent comme des animaux (j’ai parfois pensé aux reportages d’Albert Londres dans les ghettos de l’Europe de l’Est), mais toujours l’auteur nous ramène à leur humanité, montre que ce qui les guide – au-delà de la survie quotidienne – ce sont les liens qui nous unissent tous : les liens à la terre, à nos proches, les poussées de survie.

Lu en 2015

Ce contenu a été publié dans Récit. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire